Promesses & objectifs des panneaux publicitaires CityBreeze
Alors qu'un écran LCD de 75 pouces diffuse des annonces publicitaires sur la face avant des totems CityBreeze, un mur de mousse vivante se trouve sur la face arrière. Selon le fabricant, celle-ci doit filtrer les plus petites particules comme les particules fines, les virus, les bactéries ainsi que les odeurs et les gaz de l'air. En outre, la mousse lie les gaz à effet de serre nuisibles au climat. L'humidité s'évaporant à la surface de la mousse, l'air ambiant serait même refroidi de quelques degrés. Les panneaux publicitaires fonctionnent à l'électricité verte, afin que les supports publicitaires numériques laissent une empreinte carbone aussi faible que possible et que la publicité extérieure soit plus respectueuse du climat et plus durable.
Avec ses premiers filtres bio-technologiques régénératifs au monde, le fabricant promet une amélioration démontrable de la qualité de l'air : les panneaux publicitaires verts sont censés éliminer jusqu'à 82% des particules fines contenues dans l'air qui les traverse. Pour obtenir un effet notable, Green City Solutions place ses panneaux publicitaires en priorité dans des endroits très fréquentés comme un centre commercial, des parkings ou d'autres lieux animés.
Nous avons maintenant vérifié si les CityBreeze tiennent leurs promesses.
Test pratique air-Q : Purification de l'air mesurable & impact du CityBreeze sur la qualité de l'air
Nous avons effectué notre test de mesure à Leipzig, dans le quartier de Plagwitz. Ici, le panneau publicitaire CityBreeze se trouve dans une rue principale très fréquentée, à côté d'un centre commercial et d'un centre de fitness. L'écran est orienté vers le côté de la rue, tandis que le mur de mousse à l'arrière fait face à un mur d'immeuble. Un banc en bois est regroupé autour du panneau publicitaire, de sorte que l'on peut s'asseoir et, dans le meilleur des cas, sentir directement l'air purifié. Afin de pouvoir reproduire les effets de la purification de l'air dans l'air qui s'en échappe, nous avons placé plusieurs appareils de mesure de l'air à différentes hauteurs devant le panneau publicitaire. Nous avons ainsi pu imiter des personnes de différentes tailles et vérifier le flux d'air à différents points.
Nous avons d'abord testé l'air ambiant devant l'annonce publicitaire. La période de test a duré dix minutes le matin, entre 10h26 et 10h36. Ensuite, nous avons relevé les données de mesure au dos de la stèle afin de vérifier l'effet du purificateur d'air. Nous avons laissé les trois air-Q collecter des données entre 10h40 et 10h55. Pour ce faire, nous les avons tantôt éloignés, tantôt rapprochés au maximum des lamelles et avons orienté les capteurs vers celles-ci afin de déterminer le flux d'air direct. Comme les valeurs mesurées sont similaires, nous présentons ci-dessous un diagramme d'un appareil de mesure de l'air à titre d'exemple - mais nous montrons également les valeurs mesurées par les autres appareils.
Notre test ne prétend pas à l'intangibilité scientifique. Comme le panneau publicitaire se trouve dans un espace urbain, nous n'avons pas pu le tester dans des conditions de laboratoire. Les visiteurs qui utilisent le banc se trouvent également dans une situation réelle.
Une stèle CityBreeze peut-elle réduire la teneur en particules fines dans l'air ?
Juste devant la stèle, l'appareil de mesure de l'air air-Q n'a pu détecter qu'une très faible charge moyenne de particules fines des plus grosses molécules PM₁₀ de 5 μg/m³ (microgrammes par mètre cube) ou 6 μg/m³ (appareils de test 2 & 3) dans l'air ambiant. Les particules fines sont notamment produites par l'abrasion des freins des voitures et sont très malsaines lorsqu'elles sont inhalées. Même la valeur des particules plus petites PM₂,₅ n'était en moyenne que de 4 μg/m³ (appareil de test 1 & 2). En revanche, ce polluant atmosphérique n'atteint une valeur limite préoccupante qu'à partir de 40 μg/m³. Par conséquent, il n'y avait pratiquement pas de polluants en suspension dans l'air que le filtre aurait pu éliminer.
Diagramme d'évaluation des valeurs de mesure PM₁₀ air entrant
Diagramme d'évaluation desvaleurs de mesure PM₂,₅ air entrant
Aucune différence n'a été constatée entre la qualité de l'air entrant et celle de l'air sortant. Par conséquent, notre expérience ainsi que l'analyse des données de mesure ne permettent pas d'identifier ou de prouver un quelconque effet. Du côté du filtre à mousse, les mêmes valeurs de mesure des PM₁₀ de 5 μg/m³ en moyenne (appareils de test 1 & 2, l'appareil de test 3 a constaté une valeur moyenne de 4 μg/m³) et de 4 μg/m³ (appareils de test 1 & 2, l'appareil de test 3 a constaté une valeur moyenne de 3 μg/m³) ont prévalu pour les particules fines plus petites.
Diagramme d'évaluation des valeurs de mesure PM₁₀ de l'air sortant
Diagramme d'évaluation PM₂,₅ valeurs de mesure de l'air sortant
Quel est l'effet du filtre de mousse d'un panneau publicitaire CityBreeze sur la teneur en dioxyde d'azote de l'air ?
Outre l'effet sur les particules fines, nous avons également observé la modification de la valeur mesurée du dioxyde d'azote. Les oxydes d'azote se forment à des températures élevées, par exemple dans les moteurs, et sont libérés dans l'air par les gaz d'échappement des voitures. L'air entrant au niveau de la route fréquentée était enrichi en moyenne de 38,81 μg/m³. Au fil du temps, la pollution est passée d'un peu moins de 30 à plus de 50 μg/m³, dépassant ainsi la valeur limite de 40 μg/m³ pour tous les appareils de test. Cela montre l'augmentation du trafic et donc de l'exposition aux gaz d'échappement des voitures pendant la phase de test.
Diagramme d'évaluation des valeurs de dioxyde d'azote mesurées dans l'air entrant
En revanche, l'air sortant ne contenait plus que 23,84 μg/m³ en moyenne (appareil de test 1). La valeur initiale a d'abord chuté d'environ 30 μg/m³ à près de 10 μg/m³, mais elle a ensuite augmenté de manière continue et a également dépassé la valeur limite de 40 μg/m³ vers la fin de l'essai. Cette évolution a également été observée sur les autres appareils de test. Nous n'avons donc pas pu démontrer une amélioration significative de la qualité de l'air sous la forme d'une purification de l'air entrant contenant du dioxyde d'azote.
Diagramme d'évaluation des valeurs de dioxyde d'azote mesurées dans l'air sortant
Un filtre à mousse améliore-t-il l'humidité relative de l'air ?
Nous avons également testé l'humidité relative de l'air. L'air entrant avait une humidité moyenne de 35,07 (appareil de test 1), 43,99 (appareil de test 2) et 37,89 (appareil de test 3) pour cent. Cette dernière n'a pratiquement pas varié et apparaît comme une ligne constante sur notre graphique d'évaluation.
Diagramme d'évaluation de l'humidité de l'air entrant
Dans l'air sortant, l'air-Q a pu constater une humidité moyenne sensiblement plus élevée de 41,77 (appareil de test 1), 43,86 (appareil de test 2) et 43,45 (appareil de test 3) pour cent. Alors que la valeur mesurée sur l'appareil de test 1 a légèrement augmenté pendant le test pratique, elle a baissé sur l'appareil 2 et est restée relativement constante sur l'appareil 3. Les différentes hauteurs des appareils de mesure de l'air positionnés semblent donc avoir un effet sur la composition de l'air.
Diagramme d'évaluation de l'humidité de l'air sortant
Une publicité CityBreeze peut-elle refroidir la température de l'air ?
Les panneaux publicitaires CityBreeze promettent un effet de refroidissement allant jusqu'à 4°C pour une puissance de plus de 2.000 watts. Nous avons également relevé cette valeur de mesure avec l'air-Q. Du côté de l'écran, c'est-à-dire de l'air entrant, la température oscillait entre 28 et 32°C. L'appareil de mesure de l'air air-Q a relevé une température moyenne de 31,29 (appareil de test 1), 26,54 (appareil de test 2) et 29,28 °C (appareil de test 3).
Diagramme d'évaluation de la température de l'air entrant
Comme le soleil tombait de face sur l'écran publicitaire pendant la période de test, une ombre naturelle s'est formée du côté du mur de mousse et la température ambiante était de toute façon nettement plus basse qu'en plein soleil. Nous avons donc pu constater une différence de température considérable derrière le filtre de mousse, mais nous ne pouvons pas l'attribuer clairement à la stèle. Les températures étaient également nettement plus basses à l'ombre, tout autour de la publicité. Ainsi, l'appareil de test 1 a affiché une température moyenne de 26,98°C, l'appareil 2 de 26,75°C et l'appareil 3 de 26,08°C. Les températures de l'appareil 1 et de l'appareil 3 ont été comparées.
Diagramme d'évaluation de la température de l'air sortant
Notre conclusion sur le test CityBreeze
Nos données de mesure n'ont pas montré d'effet significatif du filtre à air en mousse sur la qualité de l'air. Nous n'avons donc pas pu ressentir ni mesurer un effet de purification de l'air. Cependant, dans le cas de notre panneau publicitaire testé, la mousse utilisée était très desséchée à de nombreux endroits et ne couvrait pas toute la surface du mur arrière. Il est donc possible que le mur de mousse n'ait pas fonctionné de manière adéquate. Selon le site web du fabricant, les murs sont régulièrement entretenus - l'intervalle devrait donc être fortement réduit pour garantir le bon fonctionnement. Nous n'avons pas entendu parler du "système d'arrosage intelligent" annoncé par le fabricant.
Comme le panneau n'est pas entretenu de manière succincte, on peut se demander si la fonctionnalité du mur de mousse est vraiment dans la ligne de mire de l'exploitant. Il est possible que la fonctionnalité du panneau publicitaire et la vente d'espaces publicitaires sous un label écologiquement défendable soient plutôt l'objectif.
De plus, nous avons remarqué que tant l'emplacement que la construction du banc n'invitaient pas forcément à s'attarder. Nous avons perçu une forte pollution sonore due à la circulation. A-t-on envie de s'attarder sur une route très fréquentée dans une zone industrielle et de profiter de la "brise fraîche" ? Ou est-ce que l'on veut seulement que le plus grand nombre possible d'automobilistes perçoivent le message publicitaire ?
Les CityBreeze sont-ils donc vraiment verts ou s'agit-il d'un écoblanchiment ? Après tout, les présentoirs se vantent d'être le premier réseau publicitaire vraiment vert. Le rayonnement de ce slogan publicitaire pourrait également avoir un impact sur les entreprises et les produits qui s'y présentent.
D'autres questions nous ont préoccupés pendant notre test pratique. Par exemple : pourquoi l'électricité pour les écrans publicitaires n'est-elle pas générée par les stèles elles-mêmes via des panneaux solaires ? Combien de panneaux publicitaires faudrait-il installer dans une ville pour vraiment améliorer l'air ? Et pourquoi les bancs sont-ils conçus de telle sorte que les personnes assises, au lieu de regarder vers le purificateur d'air, se détournent de celui-ci ? Si le siège était orienté vers le filtre, les personnes qui s'y attardent respireraient beaucoup plus facilement l'air frais filtré.
En outre, le fabricant des supports CityBreeze indique sur son propre site web que le capteur de qualité de l'air mesure les performances du filtre et les données environnementales et les affiche en temps réel. Cela se fait peut-être sur une plateforme externe. Cependant, les données ne sont pas affichées sur le panneau lui-même et, malheureusement, aucune indication n'est donnée sur l'endroit où l'on peut consulter les données. Nous aurions aimé comparer simultanément les données de la tablette sur l'amélioration de la qualité de l'air avec les données mesurées par les air-Qs.
