Grâce à leurs analyses, les scientifiques de l'Earth Observation Center (EOC) du Centre aérospatial allemand (DLR) ont apporté des preuves scientifiques solides de l'effet Corona sur la qualité de l'air. Le lockdown en Lombardie, région durement touchée par la pandémie Corona, a entraîné en mars une véritable réduction de la pollution au dioxyde d'azote d'environ 20 µg/m³. Cela correspond à une baisse de 45 pour cent.
Le 8 mars 2020, le gouvernement italien a imposé une série de mesures de quarantaine. Depuis lors, les mesures par satellite et au sol montrent certes des écarts par rapport à la moyenne à long terme - mais les chercheurs n'interprètent cela que comme un premier indice. Ils ont préféré approfondir l'analyse et intégrer l'influence des conditions météorologiques. Pour ce faire, ils ont simulé la pollution sur ordinateur.
L'évaluation des valeurs d'émission de polluants a servi à établir une valeur moyenne sur plusieurs années. Cette moyenne représente maintenant la situation normale. Les conditions météorologiques réelles ont été prises en compte, heure par heure. Les chercheurs ont ensuite comparé ces données avec les données de mesure de l'année 2020, en soustrayant la situation normale modélisée des valeurs réelles mesurées au sol. Le résultat est clair : lorsque les mesures de lockdown ont commencé le 8 mars en Lombardie, la réduction réelle de la pollution au dioxyde d'azote décrite a été d'environ 20 µg/m³.
Des chercheurs ont combiné différentes données pour mettre en évidence l'effet couronne
Pour valider ces résultats sur l'effet couronne, les scientifiques ont combiné les mesures satellitaires, les données in situ et les résultats des modèles informatiques. En effet, les événements atmosphériques sont bien trop complexes pour faire l'objet d'évaluations globales. Seule une analyse plus poussée permet de déterminer si les valeurs mesurées sont dues à des conditions météorologiques locales particulières ou à une mise en place plus tardive des mesures de lockdown, expliquent les scientifiques. Pour l'analyse détaillée de la situation en Lombardie, les données du satellite européen MetOp-A ont été utilisées.
Depuis 2018, le satellite Sentinel-5P fournit également des mesures à plus haute résolution, mais celles-ci ne sont actuellement suffisantes que pour les comparaisons entre 2019 et 2020. Afin de réduire l'effet de la météo dans cette analyse également, des moyennes mensuelles globales ont été calculées, en tenant compte de 1,2 billion de mesures individuelles du DLR. Ces données montrent également une nette réduction des émissions, même si elles ne sont pas indépendantes des conditions météorologiques. Ces données à plus haute résolution devraient permettre à l'avenir de mieux comprendre les sources d'émissions et les transports de polluants.