L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère le bruit comme la deuxième menace environnementale la plus importante pour la santé physique et mentale en Europe. Les personnes exposées à des niveaux de bruit élevés ou permanents souffrent souvent de maladies cardiovasculaires et métaboliques. De plus, le bruit peut avoir un impact considérable sur les performances et le sommeil, augmenter le niveau de stress en général et affecter la santé mentale des personnes. L'irritabilité, les troubles de l'audition et même les acouphènes peuvent réduire durablement la qualité de vie.
Définition : qu'est-ce que le bruit exactement ?
Le bruit désigne tout son indésirable, généralement de forte intensité. Les oreilles perçoivent ces bruits et traitent les informations qu'ils contiennent. Plus le bruit est fort, plus les gens le considèrent comme un bruit désagréable. Néanmoins, la notion de bruit est subjective. Les bruits d'une aire de jeux pour enfants, par exemple, peuvent être jugés très différemment selon l'auditeur et la situation dans laquelle il se trouve - de négatif à agréablement positif.
Dans son sens originel, le mot bruit vient d'ailleurs de l'italien et signifie "aux armes" - all'arme est lié au mot allemand Alarm. Les textes de loi donnent une définition très simple du bruit : selon eux, le bruit est tout simplement un "son indésirable".
On distingue le bruit continu, le bruit intermittent et le bruit impulsif :
- Le bruit continu provient par exemple de machines, telles que des pompes ou des ventilateurs, et décrit des sons qui se produisent de manière constante pendant une période prolongée.
- Le bruit d'un avion qui décolle ou le son d'alerte de l'air-Q lorsqu'il avertit les habitants de la maison de la présence de monoxyde de carbone. Ce type de bruit est appelé bruit intermittent, car le niveau sonore augmente et diminue rapidement.
- Enfin, le bruit impulsionnel déclenche des événements qui sont très brefs - comme une explosion ou l'éclatement d'un ballon.
Les sources typiques de bruit sont énumérées ci-dessous. Il en résulte différents contextes de perception et différents effets du bruit :
- Bruit du trafic routier, bruit du trafic ferroviaire, bruit des avions
- Bruit commercial et industriel
- Bruit de chantier
- Bruit de voisinage, bruit de loisirs
Mesurer le bruit : Du seuil d'audition au seuil de douleur
Mesurer le bruit n'est possible que par le biais du son physiquement descriptible. Les bruits sont générés par des vibrations et se propagent dans l'air sous forme d'ondes sonores. L'intensité sonore dépend de la puissance du son. On mesure la pression acoustique, qui s'affiche en décibels sous forme de niveau de pression acoustique. Chaque événement sonore se présente comme la plus petite variation de pression autour de la pression atmosphérique. Ces oscillations sont détectées par l'oreille humaine.
Le degré de gêne provoqué par le volume sonore dépend en grande partie de la pression acoustique et de sa hauteur. En général, une valeur de niveau de pression acoustique de 120 à 140 décibels est décrite comme une onde de douleur. Celle-ci est mesurée en fréquence, c'est-à-dire en variations de pression atmosphérique par seconde, en hertz. Si la fréquence est élevée, l'oreille humaine perçoit également le son plus haut. Toutefois, cet organe complexe perçoit les sons graves et très aigus comme moins forts que les sons de fréquence moyenne. Ainsi, des sons de fréquences différentes peuvent être perçus comme aussi forts à des niveaux de pression acoustique différents.
Pour tenir compte de ce facteur physiologique, le niveau de pression acoustique est mesuré selon le filtre de pondération A. Ce filtre adapte le niveau de pression acoustique mesuré à la perception humaine du son. La correction se base sur la courbe de pondération A, qui corrige vers le bas les niveaux sonores à basses et hautes fréquences, car ils sont perçus plus faiblement par l'oreille humaine. L'unité utilisée est le dB(A). L'analyseur d'air air-Q mesure le niveau de pression acoustique dans la plage de 30 à 109 dB(A) à une fréquence de plus de 200 Hertz(voir fiche technique). La résolution est de 1 décibel, avec une précision de ± 2 décibels.
Quelles sont les valeurs limites de bruit en vigueur en Allemagne ?
Afin d'éviter toute atteinte à la santé, l'Organisation mondiale de la santé a émis des recommandations concernant les niveaux sonores maximums. Pour le niveau sonore à long terme, la limite est de 65 décibels le jour et de 40 décibels la nuit. À titre de comparaison, la principale cause de bruit en Allemagne est le bruit du trafic routier, aérien ou ferroviaire. Plus d'un habitant européen sur trois est exposé de manière prolongée à un bruit routier de 55 décibels. Alors que le bruit des chemins de fer ou d'autres véhicules ferroviaires est considéré comme relativement peu perturbateur du sommeil pendant la nuit, c'est le bruit des avions qui joue ici le rôle le plus important.
Le bruit sur le lieu de travail fait l'objet d'une réglementation spécifique, inscrite dans l'ordonnance relative à la protection contre le bruit et les vibrations (LärmVibrationsArb SchV). La valeur limite varie en fonction du type d'activité, de sa durée et du lieu spécifique. En outre, l'intensité du bruit qui se produit pendant une courte période (bruit impulsif) est également importante. Du point de vue de l'employeur, l'adoption de certaines mesures de protection est obligatoire conformément à une directive du Parlement européen et du Conseil de l'UE datant de 2003 :
- Si un travailleur est exposé pendant une longue période à un niveau sonore de 80 dB(A) ou à un bruit impulsif à haute pression acoustique de 135 dB(C), l'employeur a l'obligation de l'informer ou de le former. L'employeur doit mettre à disposition des protections auditives. (Valeur d'exposition inférieure déclenchant l'action)
- Si le travailleur est exposé pendant une période prolongée à un niveau sonore de 85 dB(A) ou à un bruit impulsif de 137 dB(C), l'employeur doit non seulement mettre à sa disposition des protections auditives, mais également surveiller leur utilisation. (Valeur d'exposition supérieure déclenchant l'action)
- La protection acoustique doit être telle que le niveau sonore maximal admissible ne dépasse pas 87 dB(A) pendant les huit heures de travail. Pour ce faire, la valeur d'exposition est mesurée à l'oreille pendant le port d'une protection acoustique.
Le bruit et ses effets sur le bien-être
En principe, les pics sonores élevés et les sons continus nuisent à l'audition humaine. Les cellules ciliées de l'oreille interne peuvent être endommagées de manière significative par le bruit. Cela entraîne une réduction de la perception acoustique. Le problème est que ces cellules ciliées ne repoussent pas : les lésions provoquées par le bruit ne sont donc pas réparables et peuvent finalement entraîner la perte de l'audition. Des bruits d'oreille chroniques ou temporaires, tels que des acouphènes, sont également possibles.
L'étude NORAH, présentée fin 2015, est considérée comme l'une des études internationales les plus complètes à ce jour sur les effets du bruit des transports aériens, ferroviaires et routiers sur la santé et la qualité de vie de la population. Neuf instituts de recherche et d'expertise renommés, notamment dans les domaines des sciences sociales, de la psychologie, de l'acoustique et de la physique, s'étaient associés pour étudier le bruit, en particulier dans la région Rhin-Main.
En conclusion, cette étude confirme que les trois types de bruit de la circulation entraînent des risques cardiovasculaires accrus. Un lien direct entre l'exposition chronique au bruit et la dépression a également été établi pour la première fois. En revanche, l'hypothèse selon laquelle le bruit aurait une influence sur la tension artérielle n'a pas été confirmée. Pour plus d'informations sur l'étude NORAH, cliquez ici.
Réduction du bruit : que fait-on contre les nuisances sonores excessives ?
De plus en plus souvent, les représentants des villes et les riverains s'affrontent devant les tribunaux en raison de nuisances sonores élevées. A Heidelberg, par exemple, un litige sur le bruit dans la vieille ville porte sur les heures de fermeture des établissements de restauration - qui sont parfois fixées à 4 heures du matin par respect pour la forte population étudiante de la ville. Auparavant, les riverains avaient effectué des mesures de bruit et constaté des nuisances inacceptables. Le tribunal administratif avait fixé un repos nocturne d'une durée minimale de six heures - et la ville avait fait appel de cette décision ; fin ouverte.
En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, une alliance d'action nommée NRW wird leiser (la Rhénanie-du-Nord-Westphalie devient plus silencieuse ) s'est formée, qui s'engage par exemple pour une limitation des heures d'utilisation des souffleurs de feuilles classiques. Ces souffleurs de feuilles, qui sont également controversés parce qu'ils déchiquettent par exemple les petits animaux, provoquent un bruit pouvant atteindre 91 dB(A) lorsque l'on se trouve dans un rayon de trois mètres. À Dorsten, les souffleurs de feuilles ne peuvent donc être utilisés que de manière très limitée. Il serait préférable d'utiliser des alternatives avec des batteries rechargeables.
Les personnes qui souhaitent savoir exactement à quel niveau de bruit elles sont exposées dans leur appartement, leur maison ou leur lieu de travail peuvent se procurer un appareil de mesure tel que l'air-Q, qui permet de visualiser aussi bien les niveaux sonores à court terme que l'exposition permanente à plus long terme.
(Image : Pixabay/ Alexey Chizhov)